Quand Christian Dior rencontre l'art contemporain chinois
Quand
Christian Dior rencontre l'art contemporain chinois, cela donne une
grande exposition à Pékin, où une vingtaine d'artistes interprètent
soixante ans d'histoire de la griffe. Marion
Cotillard, Charlize Theron, Eva Green, Mylène Jampanoï ou Maggie Cheung
posant aux côtés du couturier John Galliano et de Bernard Arnault...
Dior a sorti l'artillerie glamour pour l'inauguration à Pékin,
mi-novembre, de la plus grande exposition d'art jamais organisée par la
griffe fondée en 1947. Dans la capitale culturelle de ce pays de 1,3
milliard d'habitants, qui pourrait devenir « la première puissance
mondiale d'ici à 2020 » selon le PDG du groupe LVMH, on comprend
l'enjeu... « En Chine, où nous inaugurons notre 17e boutique, organiser
un défilé n'était pas suffisant, nous voulions créer une vraie
rencontre culturelle », insiste Sidney Toledano, président de Christian
Dior Couture. Après Vuitton et ses nombreuses collaborations
artistiques, Hermès et sa H Box ou Chanel et son Mobile Art
actuellement posé dans Central Park, c'est au tour de Dior de jeter les
ponts entre l'art et la mode. Des personnages en bronze de Zhang
Xiaogang aux tableaux en cendres d'encens de Zhang Huan, l'avant-garde
artistique chinoise a investi l'UCCA (Ullens Center for Contemporary
Art), premier centre privé d'art contemporain en Chine, fondé l'an
dernier par le couple de collectionneurs belges Guy et Myriam Ullens,
et dirigé par le Français Jérôme Sans, dans les anciennes friches
industrielles de Dashanzi. Avec pour fil directeur les symboles Dior
(le tailleur Bar, la chaise Médaillon, le sac Lady Dior...), on
pressentait un affadissement du propos artistique, mais c'est un vrai
dialogue qui s'instaure sur la perception du luxe dans l'empire du
Milieu. Certains n'hésitent pas à questionner l'autocélébration d'un
microcosme, comme Wang Qingsong, qui interprète la Cène avec apôtres
mannequins en robes haute couture, ou le vidéaste Wang Gongxin, qui
instaure un face-à-face sans complaisance des top-modèles et de
figurants chinois parodiant la gestuelle des défilés. Une partie des
oeuvres pourraient rejoindre en 2010 la future Fondation Louis Vuitton
pour la création au Jardin d'Acclimatation, à Paris. Quilleriet Anne-Laure © 2008 L'Express. Tous droits réservés.
L'Express, no. 2996 - Styles;Le regard de Styles, jeudi, 4 décembre 2008, p. 6-7
http://toutsurlachine.blogspot.com/2008/12/quand-christian-dior-rencontre-lart.html